Pogrzeb Żuru i Śledzia… | Reksio.fr

Pogrzeb Żuru i Śledzia
…L’enterrement du Żur et du Hareng

La semaine dernière, nous avons décrit la tradition de la Crémation de Judas (cliquez ici si vous avez envie d’un rappel !) grâce à laquelle nous avons pu effectuer un petit voyage au sud de la Pologne. Aujourd’hui, nous allons voyager de nouveau, cette fois-ci plus au nord, dans la région de Kujawy, pour découvrir une autre tradition qui, globalement, n’existe plus – celle du « Pogrzeb Żuru i Śledzia », traduit comme « L’Enterrement du Żur et du Hareng ».


Il s’agissait d’une tradition étroitement liée à la période du Carême (eh oui, encore une !) que l’on ne vous présentera plus. A l’époque où on la célébrait, le Carême était beaucoup plus strict quant aux produits que l’on ne pouvait pas consommer, incluant la viande, les graisses de provenance animale, les produits laitiers et le sucre. Comme vous pouvez imaginer, la liste des denrées autorisées était beaucoup plus courte et rapide à énoncer que celle des produits interdits. Pratique à l’heure de faire les courses ! Mais fatigant au bout de plusieurs semaines, pendant lesquelles on mange la même chose presque tout le temps. 


 


Ainsi donc, tout est dans le nom de la tradition que l’on décrit aujourd’hui. Żur était l’ancien nom de Żurek, la soupe traditionnelle (dont vous pouvez découvrir la description et surtout la recette ici) qui à l’époque était beaucoup plus basique, libre de toute viande et œufs. Śledź est le nom polonais du Hareng, l’un des poissons les plus communs dans la mer Baltique et, surtout, l’un des symboles du Carême de l’époque. Le Żur et le Śledź étaient les deux plats les plus consommés pendant les 40 jours précédant Pâques. Leur « Enterrement » se déroulait donc le Vendredi ou le Samedi Saint (selon les sources) et consistait en une fête pendant laquelle on célébrait la fin imminente du menu monotone.

 


 

La date exacte de la fête n’est pas la seule chose incertaine. Il en est de même quant à son déroulement dont les descriptions varient selon les sources. Dans sa version la plus basique, on déversait des casseroles de Żurek par terre et on pendait ou clouait un hareng (soit un vrai, soit une effigie en bois ou en carton) sur un arbre. Comme quoi les gens devaient vraiment en avoir marre de ces plats, pour en arriver à gaspiller de la nourriture… Selon d’autres versions, on suspendait des casseroles remplies d’un mélange de Żurek et de cendres pour les renverser sur les passants, sauf si ceux-ci payaient une rançon. Enfin, une dernière source mentionne qu’en plus de la tradition de base, les garçons déversaient un mélange de boue, de cendres, d’eau et d’excréments (du żurek, en quelque sorte...) sur les maisons et les portes. Lorsque les filles sortaient pour nettoyer, ils en profitaient pour les embêter, sauf si celles-ci payaient une rançon. Une façon originale de draguer… Sûrement une sorte d’équivalent du « eh miss, t’as pas un 0 6 ? » de l’époque !


 

 

Au début de l’article, nous avons mentionné que la tradition se déroulait surtout dans la région de Cujavie (Kujawy), au nord de la Pologne. Là aussi, les sources ne fournissent pas d’informations homogène. Certains disent que l’Enterrement du Żurek et du Hareng ne se faisait que dans les Kujawy. D’autres mentionnent l’existence de cette tradition dans la région autour de Cracovie. D’autres encore décrivent son déroulement un peu partout en Pologne, surtout dans des zones rurales.


Nous espérons que cet article vous aura plu. Connaissiez-vous cette tradition qui devient de plus en plus oubliée ? Si vous avez vécu en Pologne, était-elle célébrée dans votre région ? N’hésitez pas à partager avec nous dans les commentaires !

Szymon Konieczny 22 marca, 2021
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