Au cours de nos articles de Noël, nous avons décrit de nombreuses traditions qui continuent d’être célébrées un peu de manière généralisée partout en Pologne. Aujourd’hui, nous aimerions vous parler de traditions régionales, voire locales. Pour cela, nous allons adapter un article trouvé sur la page internet du Ministère de la Culture polonais ! Et on ne va pas vous mentir… On ignorait leur existence avant d’avoir lu l’article mentionné. Bonne lecture et si c’est votre cas aussi, bonne découverte !
Kaszubska Gwiôzdka – La Gwiôzdka de Cachoubie
Une des coutumes de la région de Cachoubie, située au nord de la Pologne et qui possède sa propre langue, est Gwiôzdka que l’on pourrait traduire en tant que « la petite étoile ». C’est aussi l’un des noms alternatifs que l’on donne à Noël sur le reste du territoire – Gwiazdka en polonais. En Cachoubie, la Gwiôzdka consiste en des visites de groupes de 10 à 15 jeunes hommes pendant lesquelles ils chantent des chants de Noël. Ces visites commencent généralement dès l’après-midi du 24 de décembre et durent quasiment jusqu’à minuit. Par conséquent, les membres du groupe doivent renoncer à leur participation au repas et aux célébrations de Noël avec leurs familles. Comme il n’y en a qu’un par village, l’appartenance au groupe est vue comme un énorme honneur – et chaque groupe possède une liste d’attente de personnes prêtes à remplacer ses membres !
Dunajowanie w Łukowej i okolicach - Dunajowanie à w Łukowa et aux alentours
Il s’agit d’une tradition inscrite sur la liste nationale du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. Elle a lieu à Łukowa et dans les villages environnants situés dans le Województwo lubelskie – la Voïvodie de Lublin – à la frontière avec l’Ukraine. Elle a lieu le 26 décembre, le soir de la Saint Stéphane. Les garçons et les mesdamoiseaux (jeunes hommes non-mariés) font le tour des maisons des mesdemoiselles (jeunes femmes non-mariées) pour leur offrir des chants quasi-rituels à thématique matrimoniale et qui sont censés aider ces femmes à trouver un mari plus vite l’année suivante. Il existe trois chants, choisis en fonction de l’âge de la personne à laquelle ils se dirigent… En échange, ces hommes reçoivent une « zapłatejka », un paiement symbolique qu’ils divisent en trois parties. La première est utilisée pour s’offrir un repas à la fin de la tournée, la deuxième est partagée entre tous, et la troisième est destinée à des fins caritatives.
Dziady żywieckie – Les Dziady de Żywiec
Cette tradition, appelée aussi Jukace, a lieu à Żywiec, en Silésie, dans le sud de la Pologne. Elle est célébrée entre la veille et le Jour de l’An. Les gens, en particulier les hommes, appelés Dziady, se réunissent en groupes, se déguisent et consacrent leur temps à semer le chaos, faire du bruit, danser. Ils arrêtent les passants rencontrés sur leur chemin pour leur présenter leurs vœux et parfois se concentrent sur des maisons spécifiques pour faire leur spectacle devant elles. Par le passé, cette tradition était vue comme un porte-bonheur pour la nouvelle année. Les déguisements, quant à eux, ont un caractère formel – ils représentent des personnages déterminés qui ont chacun une signification et qui doivent agir d’une manière donnée, contribuant davantage à la sensation de chaos et à la dynamique du spectacle. Ainsi, on retrouve des personnages comme le Cheval, l’Ours, le Diable, la Mort, le Prêtre, le Photographe, ou encore le Barbier-chirurgien, parmi d’autres.
Byśki, nowe latka, stworzunka
Il s’agit d’une tradition célébrée dans les régions de Kurpie, Warmia (Ermeland), Podlasie (Podlachie) et Mazury (Masurie) au nord-est de la Pologne. Entre Noël et l’Epiphanie on fabrique à base de pâte pâtissière des Byśki, des figurines faites à la main représentant divers animaux et personnages. Jadis, ces figurines étaient considérées comme étant des objets magiques, servant à attirer bonheur, abondance et fertilité dans le monde végétal et animal et on en fabriquait une par membre du foyer et par animal appartenant à celui-ci. On devait les garder toute l’année et celles qui finissaient par se casser étaient réduites en miettes et ajoutées dans les mangeoires des animaux !
Nous arrivons à présent à la fin de notre article. Nous tenons à préciser qu’il ne s’agit que d’un tour rapide des traditions locales – comme dans tous les pays, les campagnes regorgent de richesse culturelle malheureusement méconnue et parfois même oubliée. Qu’en est-il de vous ? Connaissiez-vous ces traditions ? Est-ce que vous en connaissez d’autres ? N’hésitez pas à partager dans les commentaires !